Le fiasco de la Sécu continue depuis un an
Témoignage. Christophe Mahot a été opéré de la cheville en mai 2025 suite à un accident de travail. Il a repris le travail à 60 % mais n’a toujours pas perçu ses indemnités journalières.
Il y a la douleur et l’anxiété. La douleur à sa jambe droite qui l’empêche de se mouvoir normalement. Et l’anxiété de ne pas recevoir les indemnités qui lui sont dues pour cet arrêt de travail.
L’histoire de Christophe Mahot a démarré en 2005 quand il est tombé sur son lieu de travail et s’est fracturé la cheville droite. «
Une fracture compliquée, mais qui a été réparée », précise-t-il. Et en 2024, la douleur s’est réveillée. Se pose alors la question de savoir si elle est liée à l’accident de travail de 2005. «
Un médecin-conseil de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie a établi le lien entre les deux. Je me suis fait opérer à nouveau le 20 mai 2025. J’ai été en arrêt total et le 7 juillet, j'ai repris le travail à mi-temps »
« J’appelle régulièrement la CPAM mais rien n’arrive »
À ce moment-là, une question chiffonne cet habitant de
La Chapelle-des-Marais. Il n’a pas commencé à percevoir les indemnités journalières qui lui sont dues depuis le début de son arrêt.
« Je me disais que c’était normal, que ça allait tomber. Mais aujourd’hui, je n’ai toujours pas reçu cet argent »
À cela s’ajoute que sa douleur à la cheville ne part toujours pas.
« Je suis passé à 60 % mais je ne peux pas reprendre à temps complet. Je ne peux pas me déplacer normalement et j’ai peur d’empirer les choses en revenant à 100 % »
Sa banque lui propose une solution : un emprunt
Mais voilà, les factures, les remboursements d’emprunt ne sont pas suspendus et Christophe doit faire face. « J'appelle régulièrement la CPAM qui me dit que ça devrait tomber, mais rien n’arrive »
La faute au logiciel Arpège mis en place en octobre 2024 en Loire-Atlantique et
Vendée pour gérer les indemnités journalières des personnes en arrêt de travail. Il ne fonctionne pas et
met dans l’embarras des milliers de personnes
C’est exactement ce qui arrive à Christophe qui attend environ 5 000 € d’indemnités non-versés.Il a cherché des solutions. En premier auprès de son employeur, parce qu’il a été victime d’un accident du travail. «
J’ai demandé une subrogation. C’est-à-dire que mon entreprise me verse mon salaire, mais perçoit les indemnités journalières : refusé »
Il s’est alors tourné vers sa banque pour trouver une solution pour ses deux emprunts. «
Elle m’en a proposé une : un prêt avec intérêt. Franchement, il faut être fort mentalement car on se sent vite abandonné »
Le naufragé de la Sécu a pu compter sur l’épargne qu’il avait, «
mais qui arrive au bout. Ma famille va m’aider »
Et comme un ennui n’arrive jamais seul, Christophe a aussi eu une surprise avec son médecin traitant. «
Elle s’est déconventionnée. La consultation coûte maintenant 55 € non remboursables.Et comme les autres médecins conventionnés ne prennent plus de patients… »
Aujourd’hui le quinquagénaire ne veut jeter la pierre à personne « surtout pas aux agents de la CPAM, j’ai bien compris qu’ils n’y sont pour rien. Aujourd’hui, je ne sais pas si je vais me remettre de cette fracture qui bouleverse ma vie professionnelle et personnelle »
En attendant une réponse médicale, il aimerait que sa situation matérielle s’arrange. Mais c’est le grand flou :
«combien de temps ça va durer ? »
Marina Cessa
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