L'article de Ouest-France paru ce vendredi 1 août

 À la Sécu, la galère insensée des assurés

 Le nouveau logiciel de la CPAM déployé en Loire-Atlantique et en Vendée continue de faire des siennes en privant les assurés de tout revenu. La justice est saisie. Partir en guerre contre la CPAM quand on est malade… C’est le chemin difficile emprunté par quelques assurés privés de leurs indemnités et donc de leur revenu de substitution. 

Quelques-uns sur des milliers pour l’heure. « En Loire-Atlantique, on estime à 11 500 le nombre de personnes en arrêt de travail qui ont des problèmes d’indemnisations », estime Pascal Cayeux, de la CGT. Ça fait dix mois maintenant qu’Arpège, le nouveau logiciel déployé en Loire-Atlantique et en Vendée, est accusé de détraquer les dossiers, de plonger des assurés dans une profonde détresse. Hier, l’avocate Mathilde Le Henaff a assigné en référé (une procédure d’urgence), à Nantes, la CPAM pour lui demander de verser des sommes attendues. 

Un dossier a été renvoyé, l’autre plaidé. Les montants avoisinent les 10 ou 15 000 €. « Mon client salarié dans une entreprise de la tech, en long arrêt maladie, écrit depuis octobre à la CPAM. Il a dû monter un dossier de surendettement. » Finalement, en juin, sa situation a été régularisée. Il y a aussi cette femme célibataire atteinte d’un cancer, qui doit demander à ses parents de nourrir ses enfants, faute d’argent. 

Afflux de témoignages 

Sur la page Facebook, les Sinistrés de la CPAM 44 & 85, qui rassemble aujourd’hui 1 700 membres, les témoignages affluent. « C’est une rupture de service public qui entraîne la paupérisation des assurés », tonne Sandrine Gadet, fondatrice du collectif Arpège non merci, en mi-temps thérapeutique, qui a saisi aussi la justice début juillet. L’affaire est devenue politique, plusieurs députés ont alerté. L’inquiétude est d’autant plus forte que le logiciel doit être déployé partout en France. La CPAM de Loire-Atlantique ne commente pas, mais indique que la situation s’améliore et que la grande majorité des arrêts de travail sont désormais indemnisés. Elle admet toutefois qu’un « volume important de dossiers d’indemnisation reste encore à régulariser, notamment des arrêts en temps partiel thérapeutique, ou liés à un accident du travail ou une maladie professionnelle ». 

Marylise COURAUD

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