LETTRE OUVERTE au DIRECTEUR de la CNAM





À l’attention de M. Fatôme, directeur de la CNAM,

Nous avons appris votre venue à Saint -Nazaire et aurions été ravis de vous rencontrer.

Nous sommes un collectif d’usagers de la CPAM, victimes directes des dysfonctionnements du logiciel Arpège actuellement testé dans les départements de Loire-Atlantique et de Vendée.

En ALD, touchés par des maladies professionnelles, en congé maternité, en accident de travail, en temps partiels thérapeutiques…Nos situations personnelles sont différentes mais les traitements de nos dossiers sont les mêmes : nous accumulons des retards insupportables dans le versement de nos Indemnités Journalières, (quand elles nous sont versées !), nous recevons des acomptes ensuite déduits de nos revenus de substitution, nous recevons des sommes fantaisistes qui ne sont justifiées par aucun document.

Comme les ennuis arrivent rarement seuls, nous subissons la double peine administrative : impôts, allocations familiales, logement… sont calculées sur des revenus inexistants ou imaginaires.

Nous sommes « le flux » ou plutôt le « stock » de dossiers maltraités par le logiciel Arpège développé par la société Sopra Steria. Nous sommes les « 0,3% » (d’assurés sociaux oui, mais sur quelle base de calculs ?) que vous balayez d’un revers de la main lorsque vous êtes interpellé par des députés sur la gestion calamiteuse de nos situations.

Ce que vous ne mesurez qu’à travers des chiffres, ce sont des vies devenues infernales, des quotidiens pourris par le stress et l’angoisse. Ce sont des frigos vides, des mamans solos qui sont à bout et ne peuvent plus inscrire leurs enfants à la moindre activité extra-scolaire, des traites impayées (loyers, assurance maison, électricité), des usagers qui croulent sous les dettes, les agios, à qui les banques proposent de contracter des crédits à la consommation afin d’éponger les retards de paiements accumulés du fait de la faillite de ce logiciel !

11 000 réclamations sont en attentes de traitement rien qu’à la CPAM de Loire-Atlantique quand on en compte une dizaine dans le Maine-et-Loire (qui n’utilise pas le logiciel). Faut-il que nous soyons 11 000 à nous fédérer et à porter plainte contre vos méthodes, pour faire valoir cette rupture manifeste de service public, pour qu’enfin vous renonciez à Arpège et reveniez aux méthodes de calculs et d’indemnisations qui sont encore en vigueur dans la centaine d’autres CPAM du territoire national ?

Nous sommes toutes et tous inquiets et en colère face au mépris et à l’indifférence avec lesquels vous nous traitez.

Vos agents font face jour après jour aux menaces de suicides d’usagers désespérés.

Faut-il attendre qu’un drame ait lieu, pour qu’enfin, vous réagissiez, pour que vous mesuriez le mal-être et la détresse suscités par les conséquences de ce « test » ?

Après des centaines d’appels, de mails, de lettre de mise en demeure, restés sans réponse satisfaisante, après des mois d’attente, de faux espoirs (car certains ont vus leurs droits rétablis pour quelques semaines puis…plus rien), nous allons assigner la CPAM en justice afin de recouvrer les créances que 8 mois d’errements informatiques ont engendrés. Un avocat est déjà saisi de plusieurs dossiers.

Si vous souhaitez nous joindre, n’hésitez pas à nous contacter via l’adresse mail arpege44@protonmail.com

Le Collectif « Arpège, non Merci ! »

 

 








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